Dog's mind

dressage canin éducation canine

Dressage canin Versus Ethologie canine

On parle souvent du respect de l’animal, de son bien-être physique et psychologique. Et pourtant tous les samedis on va au dressage canin (en club canin) avec son chien, déambuler sur un terrain pendant une heure, pour lui faire exécuter des ordres de manière répétée (assis, coucher, au pied etc). Et tout ça, on le fait les poches pleines de friandises pour le « récompenser » (éducation positive). Moi je dirais que c’est avant tout pour l’appâter. Parce que sans friandise, tout ce folklore ne l’intéresserait même pas !

Quoi penser de ces ordres répétés assis ou coucher ? Que ça soit au club pendant une heure, mais aussi dans un quotidien et sur toute une vie ? A l’heure où les problèmes de dysplasie et de ruptures de ligaments croisés sont devenus monnaies courantes…
Quand eux, utiliseraient ces positions à leur guise au cour de la journée, nous, nous leur ordonnons d’en faire deux voir trois fois plus : assis pour attendre la gamelle, assis pour mettre le harnais, assis pour dire « bonjour », assis pour avoir la friandise, assis avant de passer la porte, assis à chaque passage piéton ou à chaque croisement de vélo etc

ll y en a qui appelle ça de l’éducation canine, d’autres du dressage canin. Moi j’appelle ça, un bourrage de crâne. Dont l’unique but est de faire rentrer le chien le plus rapidement possible dans un moule, celui de l’obéissance parfaite qui fait tant rêver notre société ! Cesser ou produire immédiatement un comportement sur ordre est devenu la priorité de l’humain avec son chien.

Mais est-ce qu’un bourrage de crâne rend un individu heureux et épanoui ? Étant donné que le sur-conditionnement est à l’opposé de l’expression individuelle, de l’autonomie, ou encore de la construction de l’identité d’un individu, alors je dirai que NON ! Un bourrage de crâne c’est fait pour lisser un individu, pour le façonner.

Les valeurs qu’on nous enseigne dans ce pays depuis le plus jeune âge sont très ancrées dans l’inconscient collectif. Nous vivons dans une société où on juge, on critique, et on harcèle en permanence. Une société qui nous encourage à être constamment dans le paraître. Pour nous même, mais aussi pour nos enfants et nos chiens. Nous devrions prendre exemple sur le système éducatif suédois, ou l’empathie est une des valeurs enseignées à l’école.

La plupart des gens que je rencontre attendent de moi du dressage canin. C’est à dire que j’apprenne à leur chien à obéir à chacun de leurs ordres. Ils sont malheureusement très peu à me montrer que leur priorité est de vouloir comprendre leur chien pour pouvoir l’aider. Très peu à faire preuve d’empathie, très peu à chercher à se mettre à leur place.

J’estime avoir une approche très visionnaire du chien et pourtant en 2025 ça ne parle qu’à une minorité d’entre nous…
Je n’ai rien contre apprendre des tours à son chien comme s’asseoir, de se coucher, donner la patte etc. Mais ça ne devrait jamais être une priorité dans l’éducation de son chien, ni une manière de fonction avec lui. La priorité d’un bon « parent », d’un bon humain pour son chien devrait toujours être de chercher à le comprendre.
Personnellement ce qui me fascine, c’est d’observer les chiens sans artifice. Ce qui m’intéresse c’est de voir à travers leurs yeux, d’être au plus près de leur manière de penser, de réagir, de voir le monde qui les entoure. C’est d’être au plus près de leur ressenti, de leurs émotions, de leur monde bien à eux. Ce qui m’intéresse c’est de faire de l’éthologie canine !

Aujourd’hui nul besoin d’une formation pour apprendre à un chien à s’asseoir ou se coucher. En revanche pour le comprendre, mieux vaut avoir une formation en éthologie, mais aussi de nombreuses heures d’observation, accompagné d’une solide expérience sur le terrain !

Carine SARAIVA
Educateur canin et comportementaliste

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