ET SI COMPRENDRE VOTRE CHIEN
ETAIT PLUS PUISSANT QUE LE CONTRÔLER ?

Vous vous sentez parfois impuissant face à un chien qui tire en laisse, saute sur les invités ou ignore vos appels au rappel?
Et si le problème n’était pas lui… mais plutôt notre façon de le regarder?

Le réflexe humain : corriger ce qu’on considère comme un « mauvais comportement »

Soyons honnêtes : qui n’a jamais soupiré en voyant son chien faire tout l’inverse de ce qu’on attend de lui? Tirer sur la laisse, sauter sur les invités, ignorer royalement les assis répétés quinze fois… Et souvent, notre premier réflexe est de vouloir corriger. Cependant, si, au lieu de corriger, nous essayions de comprendre?

Et si nous considérions ces « problèmes » pour ce qu’ils sont vraiment : des signaux émotionnels, des appels à l’aide?

Un chien n’est pas têtu : il exprime ce qu’il ressent

Votre chien ne fait pas de « bêtises » pour vous embêter. En effet, il ne s’est pas levé un matin en se disant : « Tiens, aujourd’hui je vais bien faire galérer mon humain. » Il ne sait même pas ce que « bien » ou « mal » signifie. Autrement dit, il ressent, il réagit, il tente de s’adapter à un monde conçu pour les humains, pas pour lui. Par exemple, quand il refuse de s’asseoir, qu’il tire, qu’il aboie ou qu’il court après un joggeur, il exprime une émotion, un inconfort, un manque d’apprentissage. Ce n’est pas un choix réfléchi : c’est souvent l’unique manière qu’il a trouvée pour gérer une tension intérieure.

Alors, plutôt que de punir, tentons de comprendre. 

Le vrai problème : notre interprétation de ses comportements 

En réalité, le chien n’est pas le problème. C’est notre interprétation qui l’est. On a tendance à attribuer des intentions humaines : 

• « Il me teste. » 
• « Il fait exprès. » 
• « Il cherche à me provoquer. » 

De fait, votre chien fait de son mieux avec ce qu’il ressent et comprend à l’instant donné. Ce n’est pas de la défiance. C’est souvent de la confusion, du stress, de l’incompréhension. Un chien a besoin d’être considéré comme un être à part entière, avec ses émotions, ses besoins, ses limites — pas comme un exécutant programmé à obéir. 

Vouloir éteindre les symptômes ne résout pas les causes 

De plus, grognements, aboiements, fuites, destructions : tout cela est communication. Et trop souvent, au lieu d’écouter ces signaux, nous cherchons à les faire taire.

Punir un chien qui grogne, c’est comme punir un enfant qui pleure : cela ne fait que réprimer une émotion sans jamais la résoudre.

Notre rôle d’humain n’est pas de dominer. C’est de guider. 

Le piège du dressage : contrôler sans comprendre 

Cela dit, le dressage peut donner des résultats rapides : 

• « Assis. » 
•  « Couché. » 
• « Au pied. » 
• « Pas bouger. » 

Et cela peut « marcher ». Mais à quel prix ? Toutefois un chien qui obéit mécaniquement n’est pas forcément un chien épanoui. Il peut obéir par peur de se tromper, ou pour obtenir une récompense… pas par compréhension ni par plaisir d’interagir. La relation ne devrait pas être une question de contrôle. Elle devrait être une histoire de confiance, d’ajustements mutuels, de dialogue. 

Construire une vraie relation : observer, comprendre, ajuster 

Pour mieux comprendre, arrêtons de penser que notre chien « n’écoute pas ». Demandons-nous plutôt : 

• Suis-je clair dans ma demande? 
• Est-ce que je respecte ses capacités du moment? 
• Est-ce que je l’accompagne vraiment, ou est-ce que je lui impose? 

Le but n’est pas d’avoir un chien parfait. Le but est d’avoir un chien bien dans ses pattes, capable de traverser les situations du quotidien avec sérénité. Et cela ne se construit pas en criant « pas bougé » trois fois plus fort… Cela se construit avec patience, régularité, bienveillance, et remise en question. 

3 choses à essayer dès aujourd’hui pour mieux comprendre son chien 

• Pour commencer, observer sans juger : Prenez 5 minutes par jour pour juste regarder votre chien, sans attente, sans donner d’ordres.
• Ensuite, remplacer un “non” par une alternative : Proposez un “tu laisses!?” que vous récompensez chaleureusement avec votre voix ou une caresse.
• Poser la bonne question : À chaque « désobéissance », demandez-vous « Que veut-il me dire? » plutôt que « Pourquoi il me teste? » 

Conclusion

En conclusion pour comprendre son chien, ce n’est pas céder à tout. C’est entendre ses messages pour l’aider à progresser. C’est coopérer au lieu de contrôler. Et c’est construire, jour après jour, une relation fondée sur la confiance, l’écoute et le respect mutuel. 

Carine SARAIVA
Comportementaliste et Educateur canin